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Qui sont les Murs Baladeurs (Lieu Commun, Sculpture Sociale) ?
Pourquoi Les Murs Baladeurs ?
Qui a trouvé ce Nom ?
Comment cela fonctionne-t-il ?
Un groupe de gens rassemblés en une entité artistique unique, sous la même signature . Des artistes amateurs, d'âges et de "profils-socio-culturels" différents, dont la diversité représente assez bien tout le monde .
Les Murs Baladeurs se retrouvent chaque semaine pour se consacrer ensemble à l'art via la Peinture, le Dessin, et tout ce qui en découle . L'ensemble est dirigé et mis en oeuvre comme sculpture sociale par Pol Guézennec, artiste .
Les Murs Baladeurs sont une sculpture sociale . Une sculpture qui n'est plus tout-à-fait un objet . Le matériau de cette sculpture, à la place de bois ou de pierre, est l'ensemble des relations sociales créées à l'intérieur de la structure, entre les individus, entre des artistes amateurs et un artiste , entre les MURS BALADEURS et leurs partenaires ou leur public, une sorte de réseau humain . Sa fonction est de produire des formes qui découlent de sa nature particulière, collectivité d'individus jamais soumis au groupe , mais qui trouvent de l'intérêt à travailler ensemble, dans la même direction. Ceci veut dire à la fois se différencier et s'influencer les uns les autres, souvent s'aider , DIALOGUER .
La fonction de cette sculpture est de découvrir quel genre de production peut être celle d'un tel groupe, qui ne tient pas compte des coupures, habituelles dans l'art, entre la nature et les buts des"peintres du dumanche" et ceux des"professionnels", entre la "vision" d'un individu et celle d'un groupe .
Tous les membres sont partie prenante de cette oeuvre avant tout conceptuelle, mais dont la fonction est de"donner à voir" .
Comme toute oeuvre d'art Les Murs Baladeurs n'ont pas d'utilité directe, mais une portée éthique et esthétique . Leur sens est leur raison d'être .
C'est à ma connaissance Joseph Beuys qui le premier a utilisé le terme de sculpture sociale. Voir le lien "références" en page Sommaire
Au chapitre des références de ce travail , il faut invoquer aussi Jorge-Luis Borgès (la bibliothèque, "Fictions"), Gérard Gasiorowsky et l'Académie Worosyskiga (France), Tim Rollins+K.O.S ( N.Y.,USA), Gilles Mahé et son "École de Dessin du Boccage Vitréen (Vitré,France), Jean-Philippe Le Mée (Rennes, France), Maria Kérisit (Quimper,France) .
Pour expérimenter une production artistique différente .Disposant plusieurs années successives d'élèves intéressants et motivés, j'ai simplement constaté qu'il n'y avait pas de fossé infranchissable entre leur pratique artistique épisodique et mon engagement quotidien .Ceci me posa ou reposa quelques questions :
- Quel est et d'où vient le désir d'art d'un individu ?
Au point de l'Histoire où nous en sommes, y a-t-il une différence essentielle entre l'engagement des artistes "à plein temps" dont je suis, et celui des "peintres du dimanche" ?
- L'Histoire de l'art moderne semble (c'est du moins une représentation fréquente ) s'être appliquée à éliminer le "métier" et les savoir-faires spécifiques au profit du sens ; En simplifiant, on peut dire que de Marcel Duchamp à Jeff Koons ou Alan Mc Collum, , chacun a la liberté de produire un"ready-made" en prenant un objet tout fait et en le proposant en tant qu'oeuvre d'art . Il faut être habile dans la compréhension du contexte et savoir où, quand et comment le proposer.
Cette constatation tend à définir la production artistique d'aujourd'hui comme bien plus contextuelle que matérielle .
Cette liberté n'ouvre-t-elle pas le champ de l'art à quiconque le désire, puisqu'on peut maintenant agir en dehors de mises en oeuvre matérielles spécifiques ? La conscience n'est-elle pas alors l'essentiel de l'affaire ? Une personne non spécialiste mais raisonnablement humaine, cultivée et motivée, ne peut-elle dans ce cas faire une oeuvre d'art valable , si on lui fournit les cadres de référence ?
- Un certain nombre de peintres ont ces dernières années soit télescopé, soit juxtaposé différents styles à l'intérieur d'une même oeuvre (David Salle, Julian Schnabel aux USA, Gerhard Richter , Martin Kippenberger ou Sigmar Polke en Allemagne, Bernard Frize en France), toujours posant la question de la validité d'un style ou d'une forme dans un univers de libre échange où un maximum de propositionsest fait à un maximum de "vecteurs" de consommation . Tant qu'à décliner des variations, pourquoi ne pas s'y mettre à plusieurs plutôt que de rester tout seul ?
- Nous travaillons aussi dans un siècle qui a découvert les peintures préhistoriques, qui envoie des satellites capables de nous photographier dans notre jardin, qui utilise des ordinateurs pour voir quelle tête aurait l'enfant que nous pourrions avoir tous les deux sans que nous prenions la peine de le faire, et qui diffuse les travaux des Murs Baladeurs à toute la planète . Tout cela modifie quelque peu le statut traditionnel de l'image, si tant est qu'il ait jamais eu quelque stabilité.
Il ne restait plus qu'à mettre en place un contexte pour travailler sur cela . La confiance de mes élèves dans un cours du soir à l'Ecole des Beaux-Arts de Quimper ( France ), qui avaient contribué à cette réflexion, m'a poussé à leur faire une place dans mon oeuvre, comme un autobus dont je peux ouvrir les portes pour embarquer des passagers .
J'ai décidé de produire A TRAVERS EUX . Pas d'exemple, pas de démonstration, pas de concurrence, pas de sujétion, mais UNE MÉDIATION et des responsabilités de part et d'autre : nous devons arriver à une qualité suffisante pour que je puisse co-signer leurs réalisations ; je dois produire AVEC eux mais pas les utiliser comme "petites mains", ce qu ils n'aimeraient pas. D'où l'idée de fonctionner en art un peu comme un orchestre de province, un orphéon municipal , avec un chef d'orchestre et des interprètes , le tout sous la signature des MURS BALADEURS .
C'est Jean-Daniel Hervet, l' un des Murs Baladeurs adepte des jeux de mots, lors d'un joyeux voyage à Paris où on était allés voir de l'Art . Les Murs Baladeurs sont des "amateurs", ils sont tous, adultes, responsables et à première vue, dilettantes en art puisqu'ils ont tous un autre boulot dans la vie. Mais là non plus ce n'est guère différent de nombreux artistes que je connais : ceux-ci ont tous AUSSI un autre boulot .
Des "sujets" de travail sont proposés à un ensemble d'individus divers . Un sujet de travail doit permettre de mieux comprendre l'art, parfois aussi le monde de l'art, ou l'impulsion du désir d'art y compris chez les amateurs .
La diversité des participants aux MURS BALADEURS "représente" le public dans son ensemble, comme un sondage sur un "échantillon-représentatif-de-999 personnes" "représente" une opinion .
Les thèmes doivent être ouverts . Outre leur portée de questionnement général, ils doivent permettre à l'individu de développer son propre parcours à l'intérieur du thème pour arriver à une variation où il se retrouve, et qu'il revendique personnellement . Il faut que le thème ait un sens général et particulier à la fois.
Cette question du général et du particulier est prioritaire, c'est celle du rapport de l'individu au social et c'est celle, politique, du cadre social à l'individu . C'est pourquoi je me suis engagé dans ce mode de production .