Un
petit creux, une grande soif ou une envie de danser avant l'heure
du fest-noz ? Une seule destination : l'espace restauration,
parking du Chapeau-Rouge, ouvert tous les jours de 10 h à 22 h.
Il est midi. L'espace restauration s'apprête à entrer en effervescence.
Au loin, on entend les cornemuses du pipe-band Vale of Atholl. Comme
chaque jour depuis le début du festival, les Ecossais terminent leur
défilé matinal sur le parking du Chapeau-Rouge. Quelques démonstrations
de danses traditionnelles, et hop, tous au bar. "Mardi ils ont commencé
à midi à un bout du comptoir, et ils ont fini à six heures à l'autre
bout", confient les serveurs, hilares. Derrière le zinc, Philippe
veille à ce que tous les musiciens aient un verre de leur boisson
préférée, "Un kir, bien rouge et bien sucré". Certains tentent leur
chance : "Gwen, I love you !", lancent-ils à la jolie barmaid. Mais
celle-ci reste insensible au charme du kilt.
"Messieurs
sardines"
À
quelques pas de là, les premiers convives commencent à arriver. Dans
une petite cahute blanche, François et sa femme Mimi les accueillent.
"Ça fait 20 ans qu'on vend les tickets restauration du festival",
raconte Mimi. "Si ça c'est pas de la constance !". "Ah, Madame,
c'est des gens comme vous qu'il nous faudrait au gouvernement !",
répond un visiteur. Mimi rigole, et tend trois tickets : bon pour
une entrée (15 francs), un plat chaud (40 francs),
et un dessert (10 francs).
Son ticket en main, on se dirige vers le coin self. Là, une dizaine
de bénévoles servent le plat du jour, et le traditionnel couscous
breton, où le thon remplace la viande. "Tout est frais et cuisiné
sur place", insiste Ludovic, le coordinateur du site. "Regardez-moi
ce kouign aman ! Il a été fait pour nous ce matin. Ça, c'est pas de
la pâtisserie industrielle !"
Les amateurs de sardines, eux, rejoignent le barbecue. Loïc et Pascal
garnissent leurs assiettes de sardines grillées à point. "On nous
appelle" Messieurs sardines "on sent le poisson à trois kilomètres,
mais sinon le festival c'est sympa !", plaisantent les deux jeunes.
Un an dro pour digérer
Les
festivaliers prennent place autour des tables en bois. Au fond, sur
la scène, les frères Hénaff sonnent les airs traditionnels de Bretagne.
Les chanteurs Alan Pierre et Raymond Le Lann prennent le relais.
Philippe, responsable du bar, donne son congé à un de ses serveurs,
Guénolé, qui se précipite lui aussi sur scène. "Ca c'est l'ambiance
festival", s'enflamme Philippe. "Les gens mangent tous ensemble, sur
des planches et des tréteaux, et les bons chanteurs vont au micro".
Après le café, quelques convives se lèvent et commencent à danser.
Un petit an dro, rien de tel pour digérer ! La ronde serpente entre
les tables. Alan Pierre les encourage au micro. "Chaque mignon prend
sa mignonne, et c'est parti pour une gavotte !".
Ludovic jubile : "Le festival a longtemps cherché un bon emplacement
pour la restauration. Place Laennec c'était trop vaste, à l'évêché
trop serré… Là, je crois qu'on a trouvé l'endroit idéal !"
Les festivaliers, en effet, sont nombreux à s'arrêter sur le parking
du Chapeau-Rouge. Plus de 10 000 repas devraient être servis cette
année. Quant aux tickets boisson, il ne vaut mieux plus les compter !