Polig
Montjarret : "Le biniou-coz fait
pleurer
le coeur des bretons !"
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C'était
juste après la guerre, à la Saint-Loup de Guigamp. Polig Montjarret,
dit Polig An Dioul, était ulcéré d'entendre chanter faux et de voir
les musiciens défiler quelque peu de travers. Il y avait urgence à fédérer
et à organiser afin de regagner une qualité rendant ses honneurs à la
musique bretonne ! En 1949, l'Assemblée des Sonneurs, la BAS, Ar Bodadeg
Ar Sonnerien naissait.
Pour cinquante sonneurs de l'époque, ils sont aujourd'hui des milliers,
avec une belle maîtrise de leurs instruments. A la même époque, les
bagadoù apparaissent, en s'inspirant des pipe-band écossais. En mars 1941,
lors d'une exposition à Mordelles (Ille-et-Vilaine), Polig Montjarret
tombe en admiration devant une bombarde. "Avec un p'tit truc qui fait
22 centimètres, on peut jouer toute une symphonie ! C'est
fabuleux ! J'avais 20 ans, j'en ai achetée une et je n'ai
plus touché au violon !"
Pour sa mission de collectage, Polig Montjarret prenait son vélo le
dimanche vers le sud des Côtes-d'Armor et rentrait avec au moins 20 airs.
Par la même occasion, il apprenait les danses propres aux différents
coins. "Il fallait sauver la musique bretonne, il fallait éviter que
les répertoires de tous ces gens ne s'en aillent avec eux ! Je
n'avais pas de magnétophone..." A près de 80 ans, Polig Montjarret
a su régaler les visiteurs du Village d'entreprises de ses anecdotes
et de sa passion toujours aussi vive pour la musique bretonne.
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