Photo Vincent Mouchel.
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Le
public a bien répondu à l'invitation de Djura mais le repas n'était
pas à la hauteur des espérances. Beaucoup de brillant, de clinquant.
Beaucoup de vide aussi. Et l'absence de Khaled. Bref, une déception.
Djura est venue chanter sa liberté, les you-you dans la foule l'accueillent
mais le spectacle qu'elle propose est décevant. Mise en scène naïve,
costumes clinquants. Au début, on trouve cela normal, c'est le charme
oriental, mais vite cela sent une préparation hasardeuse. Djura s'avance,
royale, enveloppée dans des étoffes chatoyantes, rouge et or, elle est
le soleil du Maghreb, une conteuse venue de l'autre côté de la mer Méditerranée.
La température est fraîche ce soir en Bretagne, et c'est un peu de soleil
qu'elle nous amène.
Elle chante, sa voix s'élève comme blessée, elle entonne un vieux tube
connu, sorte de marche militaire. Dans le public, les hanches bougent,
les pieds battent le pavé. Tout le monde est venu pour une fête qui
s'annonce somptueuse. L'orchestre puissant, aux accords orientaux, dirigé
par un tout jeune chef de 30 ans, enrobe la voix fragile de la
reine. Mais la Djura d'hier est-elle celle d'aujourd'hui ? De belles
danseuses, mais choristes sans relief, l'accompagnent, elles sont belles,
des déesses dans un écrin. Cela suffit-il ?
Djura aime la Bretagne, le dit du fond du cœur et le prouve. Elle a
invité entre autres les Tri Yann qui s'avancent sur la scène prêts à
partager avec elle le plaisir de cette soirée. Là aussi, la préparation
des "duos" est très quelconque, le résultat est décevant. Surtout après
la soirée de Carlos Nunez où l'on était confronté à une démonstration
de virtuosité.
Djura
nous a raconté son pays mais sans vraiment nous en faire partager l'âme.
Pourtant les spectateurs étaient prêts à la suivre, surtout ses compatriotes
qui manifestaient leurs encouragements sur les gradins. Ajoutez-y l'absence
de dernière minute de Khaled… D'alléchant, le gâteau est vite devenu
indigeste.
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