Black-Label
Zone-Matmatah
Une victoire musicale,
sans proue ni poupe.
L'amphithéâtre a pris un sérieux coup de jeune, vendredi soir, à l'occasion
d'une affiche attendue : Black-Label zone et Matmatah. Une rencontre au
sommet, un derby attendu, un peu comme au football, entre deux formations
finistériennes représentantes d'un rock celtique qui monte fort en Bretagne.
D'un côté les amateurs, de l'autre les professionnels. Kilts et cornemuses
de Briec ont lancé les débats, tambour battant. Black-Label Zone, qui
jouait à domicile, a d'entrée cligné de l'œil à son public avec un morceau
lent, très lent. Note d'humour, bien entendu. Car ils sont là pour tout
casser ! Pas du tout en première partie, comme pourrait le laisser entendre
la programmation.
L'assemblée, quelque 6 000 personnes, entend le message. L'ambiance monte,
le public chauffe. Les percussions se déchaînent. Chapeaux et lunettes
noires, les sept copains, tous issus de bagadou, donnent le ton " Blues
brothers ".
Jusqu'en haut des gradins, on joue les piles électriques. Le son déferle,
la musique est colorée. Les cornemuses attaquent sur fond de samba et
de reggae. L'Ecosse traditionnelle, emportée dans la tempête, y perd sa
retenue de tradition. Mais le seul honneur qui compte, en la circonstance,
est de laisser le souvenir d'un grand coup de balai dans le festival de
Cornouaille… et dans une Bretagne où le renouveau ne cesse de se renouveler.
"
Les instances dures de Lann Bihoué n'en croyaient pas leurs oreilles,
la première fois qu'ils nous ont entendu, il y a un an. Nous avons su
adapté les techniques traditionnelles aux sons du rock., explique Michel,
le bassiste du groupe. Le pari est réussi. Le jeu scénique est débridé,
approximatif, mais il en ressort un atout supplémentaire : la proximité.
Le groupe fait la preuve, musicalement, d'une grande qualité professionnelle
et, humainement, d'une accessibilité qui touche le public. L'assemblée
peut à peine monter plus haut en température lorsque Matmatah prend possession
de la scène.
Mais il reste au jeune public les bras pour montrer que la marée humaine
peut encore se montrer plus belle et plus fascinante. Le groupe brestois
n'a pas besoin de faire ses preuves. Il est acquis à une Bretagne pleine
d'énergie. L'amphithéâtre chante, suit au doigt et à l'œil, la baguette
de sa formation fétiche. Le succès est total.
Et pour le célébrer, du début jusqu'à la fin la fête du rock celtique,
Matmatah invite Black-Label Zone pour un ultime " bœuf " armoricain. Sans
proue ni poupe, la victoire est celle de l'esprit de corps.
D'un seul tenant, celle de l'avancée musicale bretonne.
(Realaudio)
interview de Black Label Zone...