Breiz-Brazil, la
mayonnaise n'a pas pris
Dans
la tête de tout festivalier, Breiz-Brazil, c'était l'eau et le feu,
le salé et le sucré maniés sous la main éclectique du compositeur André
Mouret.
Choc de deux cultures ? "Non, rapprochement, avait répondu le père du
spectacle à la veille du rendez-vous."Dire qu'il y a connexion entre
les deux communautés serait abusif, tempérait-il. Et aussitôt de se
contredire : " il y a eu une réelle fusion entre solistes bretons et
solistes brésiliens". Le piment annoncé du spectacle : des danseurs-acrobates
faisant merveille à mi-chemin entre l'art martial et l'art chorégraphique
africain. C'est la Capoeira.
Honneur d'abord au Brésil de tradition. Honneur ensuite à la Bretagne
de légende. Et pour le final, place aux électrons libres de deux cultures
brassées pur beurre… Non, pardon ! Pure tradition. Dans le respect annoncé
de chacune d'entre elles. Sur scène, les ingrédients étaient bien là,
mais la mayonnaise n'a pas pris !
Le théâtre de cette rencontre est apparu souvent vide et froid, avec
des musiciens perdus à l'arrière-plan du plateau. La composition sonore
du spectacle n'a jamais séduit le public. Quant à la danse, le Brésil
est resté fidèle à lui-même, exhubérant de mouvements pour les corps
et de couleurs pour les costumes. La Bretagne, du coup, est apparue
à côté de son sujet, rigide et sans âme. Avec un inhabituel sourire
sur les lèvres qui en disait long sur le décalage. André Mouret a voulu
dissocier pour mieux rassembler. Au final, ce sont les spectateurs qui
ont fait corps pour lui tourner le dos. Déçus !