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Baleines, baleines...

Ciel ! Quelle histoire !
A babord, il y avait le peuple des baleines.
A tribord, le peuple des hommes, vertical.
Deux mains. Une pour le mensonge, l'autre pour la vérité.
Le décor est planté, tranché. Il y a deux mondes bien distincts. Mais il arrive qu'ils se croisent. Sans doute parce que, comme nous, les baleines respirent. Sans doute parce que dans leurs veines coule aussi du sang. Certainement parce qu'elles chantent...
Alors, il arrive que le cachalot prenne forme humaine. Il arrive aussi que le diable prenne forme de cachalot. Et Dieu dans tout ça ? Il n'y peut rien. Et l'homme ? Encore moins que rien !
Alain Le Goff, voyageur de la pensée sans fond ni surface fait de nous des moussaillons pris dans la tourmente. Ouragan de personnages et tornade d' histoires. Le conteur ne nous épargne pas. Il nous égare, nous déroute, noie le poisson à plaisir. Il nous transporte vers des horizons marins sans limite. Histoire de nous rapprocher un tant soit peu de ce point microcoscopique qui est celui de la condition humaine. Pas de clémence ! Alain Le Goff nous roule sur la crête... du vague à l'âme. A en perdre pied avec nous-mêmes.
Mais que fanfaronnons-nous avec notre raison ?
Le peuple des baleines, lui, a trente millions d'années. Il régnait sur la terre bien avant les hommes. Mais voilà ! Pour le vertical, la baleine c'est une aubaine, le cachalot un Eldorado. Depuis le bistrot du grand large, où il y a autant de coudes que de verres en duralex, la voix du vieux Jackez nous conte, par tous les océans du globe, les travers et la cruelle avidité des hommes.
Car dans tous les ports du monde, il se trouve un Shangaï Brown que l'appât du gain rend fou. Ou un Crazy Johnny, compagnon du rat, que la raison a déjà quittée. A la vue des mains rouges des matelots qui reviennent du large, le violon grince. Décidément, l'homme a vraiment les yeux plus gros que le ventre. Plus gros même que celui du cachalot.
Lorsqu'il se perd à vouloir manger le ciel, il est si repus qu'il en jette ses restes à la mer. Et revoici le cétacé que l'on croyait avoir perdu. Les miettes de ciel sautent dans l'eau. Car les baleines sont des morceaux du Grand Haut.
Au fait, savez-vous combien il faut de queues de baleines pour toucher le ciel ? Une seule, à condition qu'elle soit assez grande...

Jean Romer

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