Didier
Squiban : un vent des îles sur le Mont Frugy
Didier Squiban a fait
passer hier un vent chargé d'iode et de sel sur le millier de personnes
venues au pied du Mont Frugy.
Pour cette carte blanche produite par Armor-Lux, le festival et la chambre
de commerce, le pianiste de Molène s'était entouré de deux des voix les
plus originales de Bretagne : celles de Yann-Fañch Kemener, avec qui Squiban
prépare un troisième album duo, et celle de Manu Lann Huel, avec qui il
vient d'enregistrer en public un disque consacré aux îles.
Tout a commencé par l'aubade d'un couple de sonneurs, suivie par la rêverie
d'un piano solitaire, puis par une danse très swing. Le style Squiban
est fait de mélodies traditionnelles sur laquelle il fait glisser des
arrangements jazzy, selon sa fantaisie.
La musique bretonne y gagne en légèreté, se fait plus intime et porte
à merveille la voix de Yann-Fañch Kemener, qui a débuté le concert par
" Enez Eusa ". Même si l'amphithéâtre de la Résistance n'est pas forcément
le meilleur lieu pour se laisser dériver.
Mais Squiban n'est pas seulement un musicien intimiste. A la tête de la
formation An Tour Tan, formée à l'occasion de Brest 96 et réunissant des
grosses pointures de la musique bretonne, il a montré au cours de cette
soirée la richesse de sa palette. Le big band breton de Squiban a entraîné
le public dans ses danses, jusqu'à l'explosion de lumières et de couleurs
finale.
Un invité de marque a assisté au spectacle, le chanteur Stéphane Eicher,
avec qui Didier Squiban a des projets. Mais qui ne compense sans doute
pas la déception de voir un si petit nombre de spectateurs assister à
cette création.
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