Certaines batailles ne vieillissent pas. Premier des grands groupes musicaux à oser la tradition, encore debout après 27 années de militantisme culturel, Tri Yann a récolté les fruits de sa persévérance. La triade originale des "Trois Jean de Nantes" - ils sont aujourd'hui sept copains - est aujourd'hui connue partout en France et dans de nombreux pays étrangers où leur combat identitaire et musicale trouve une résonance. Jean-Louis Jossic chante, joue, exulte depuis les tous débuts du groupe et ses propos en gardent toute la fraîcheur.
Que représente pour vous cette nouvelle participation au festival de
Cornouaille ?
Selon vous, quelle place occupez-vous aujourd'hui dans la musique
contemporaine ?
Le groupe a souvent vu arriver et partir des nouveaux membres. Pourquoi tous
ces changements ?
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Tri Yann est un groupe qui se veut engagé et donc critique par rapport à son milieu et à son époque. Le type qui a autrefois écrit La jument de Michao était irrité par le propriétaire de cette jument qui embêtait tout le monde dans le hameau et qui ne savait pas se tenir. Eh bien, ce compositeur a réglé le problème en écrivant une chanson. De la même façon aujourd'hui, tout près du prochain millénaire, on doit être capable de parler des problèmes de société. La tradition bretonne ne faisait rien d'autre. Combien de procès ont été traités dans les gwerzoù ! C'est aussi pour ça qu'on chante aujourd'hui l'affaire Seznec : on n'est pas simplement là pour chanter "Digue digue dondaine" ! On doit être capable de chanter les événements heureux de la Bretagne et quelquefois d'épingler ceux qui sont malheureux ou scandaleux. On se bat aussi pour une véritable identité bretonne, pour une Bretagne qui sait reconnaître ses points forts et ses points faibles.
Vous vous êtes aventuré dans d'autres disciplines, comme la bande dessinée
avec Bilal. Avez-vous d'autres projets dans ce sens ?
Vous vous présentez avant tout comme un groupe de scène. Pouvez-vous
expliquer ce que ça veut dire pour vous ?
Vous avez prouvé qu'on pouvait défendre le passé de manière très actuelle.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui veulent aujourd'hui défendre des
traditions ?
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