En costumes rouges, bleus ou blancs sous un ciel gris, c'est toute la Bretagne qui a défilé dimanche dans les rues de Quimper. Le long ruban coloré et sonore a longé les bords de l'Odet avant d'emprunter les rues pavées de la vieille ville. Plus de 2000 habits et 500 sonneurs pour ce rendez-vous annuel des «guises». Sourires timides des enfants impressionnés d'ouvrir le défilé. Les sonneurs cadencent la marche. Des femmes exécutent un pas de danse avant de reprendre le mouvement.
Il n'y a pas si longtemps, cinquante ou soixante ans peut-être, tous ces vêtements et broderies exprimaient la diversité et la richesse de la Bretagne. La créativité d'un monde rural aujourd'hui disparu.
A la coiffe aperçue sur un marché, on savait le nom du pays. En quelques secondes également, on pouvait chuchoter entre les étals du marché, dire si vous étiez mariée ou non. Longues robes descendant jusqu'aux pieds, cheveux dissimulés, la mode sévère du XIXe siècle a fait peu à peu place à la fantaisie.
Pour laisser flotter une mèche blonde ou brune, ou découvrir une jambe. Décidément différentes, seules les femmes de l'île d'Ouessant ont toujours porté les cheveux lâchés.
Pantalon court et ceinture serrant les reins pour les travaux des champs, chapeau large et noir: les hommes n'étaient pas en reste.
Dans ce monde clos, étoffes et broderies vous accompagnaient de la naissance à la mort. Souvent rehaussées de dessins de fleurs ou de bourgeons pour symboliser la chaîne de vie. Aujourd'hui, tous ces costumes n'habillent plus que les traditions. Ils les colorent d'un parfum de nostalgie et inspirent parfois des sylistes contemporains
Patrice MOYON,
Ouest-France
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Sourires dans les coulisses en attendant de danser sur la scène du festival de Cornouailles. |
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A droite: détail d'une coiffe de La Forêt-Fouesnant. |
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