SKOLVAN : LA TRADITION SWINGUE
Premier grand temps fort du festival de Cornouaille, ce mardi soir sur les rives de l'Odet. Une création du groupe breton Skolvan. Avec des invités de prestige : deux grandes voix de la Bretagne génération montante, Annie Ebrel et Yann-Fanch Kemener. Avec des musiciens inattendus dans une formation traditionnelle : le trompettiste Gaby Kerdoncuff (« prêté » par le groupe « Les Pires ») ou le contrebassiste de jazz Gildas Boclé. Avec aussi le pianiste accompagnateur de kemener, Didier Squiban et le percussionniste Dominique Molard.
Skolvan tourne depuis une douzaine d'années. Ses étapes à l'étranger ont porté la réputation des musiciens bretons au-delà de nos frontières. Mais ce mardi à Quimper, c'est encore une nouvelle étape qui est franchie. Une frontière qui est repoussée. Celle entre la musique héritée de nos terroirs et celle d'aujourd'hui, habitée de sonorités nouvelles, de rythmes différents.« Depuis que nous tournons, nous avons un leitmotiv, le mot swing » explique Gilles Le Bigot, guitariste et compositeur du groupe. « Nous voulions pousser notre travail dans le mariage avec des timbres nouveaux et développer l'improvisation au coeur de morceaux traditionnels » ajoute-t-il. Effet de manche en passe de réussir. C'est bien « l'esprit » du jazz qui plane sur Skolvan. Un dialogue réglé au quart de poil entre les instruments. Un subtil glissé-collé entre la mélodie traditionnelle et le tempo jazz. Le développement improvisé autour du thème de base traditionnel. Un fondu-enchaîné, surtout pas un accord plaqué contre-nature.
Que des morceaux de bravoure, cette création qui fera date et devrait déboucher sur un enrégistrement. Comme cette complainte de Yann-Fanch Kemener, soutenue par la contrebasse de Gildas Boclé. Ou encore le duo du piston (bombarde de l'invention de Youenn Bihan) et de la trompette de Gaby. On n'oubliera pas de sitôt l'énergie chaude de la bombarde retenue par les percussions et le piano comme les rochers font chanter le torrent dompté.
Riche d'avenir, cette évolution que tous les amateurs de musique celte devront retenir.
Jean Huchet,
Ouest-France
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