CONCOURS NATIONAL
PATRIMOINE DES CÔTES DE FRANCE
La participation au concours "Patrimoine des côtes et fleuves de France", qui se voulait ouvert à tous, a pris les allures d'une vague de fond : 700 projets inscrits, dont 400 ont pu aboutir dans les délais impartis, délais qui se sont révélés trop courts pour plus d'un : pas moins de 200 expositions locales réalisées, pour aboutir à cet extraordinaire ensemble.
Rappelons que le précédent concours "Bateaux des côtes de France", qui avait remporté un grand succès, avait vu se concrétiser 80 projets de construction ou de restauration. Depuis, ce mouvement de reconstruction s'est d'ailleurs poursuivi; témoins, la présence dans ce port de remarquables bateaux lancés après le concours, comme la chaloupe an Eostig, le sloup La Sainte Jeanne ou la bisquine L'Ami-Pierre, pour n'en citer que trois. De la même façon, il est bien évident que l'élan donné en 1996 au mouvement d'intérêt pour notre patrimoine côtier et fluvial trouvera de nouveaux prolongements dans les années qui viennent. Et bien des projets de restauration de monuments ou de sites engagés dans le concours aboutiront avant la fin du millénaire.
Aujourd'hui, une fête comme Brest 96 attire des milliers de bateaux, des centaines de milliers de visiteurs, et nous pouvons tous ensemble présenter une exposition d'une richesse exceptionnelle grâce à la Ville de Brest. Nous pouvons tirer fierté d'une résurrection aussi stupéfiante que celle du Moulin à marée du Birlot à Bréhat, par exemple, présenté à l'état de ruine en couverture d'une récente publication du Chasse-Marée. Qui eut dit, dans les années 70, qu'un bilan aussi remarquable aurait pu être tiré moins de deux décennies plus tard ?
L'importance du patrimoine maritime, terme qui n'existait même pas en France avant 1970, semble définitivement reconnue et les acteurs de sa sauvegarde sont fermement soutenus par l'Etat, notamment par l'intermédiaire du Ministère de la Culture &endash; mais aussi par de très grandes entreprises, au premier rang desquelles il faut citer nos partenaires, le Crédit Agricole et Ouest-France.
Au terme de vingt années d'une telle aventure, dont huit ans de travail passionné sur deux grands concours nationaux, que reste-t-il à faire ? Quelle est au juste notre responsabilité ? Quelle nouvelle direction donner à ce puissant mouvement de reconquête ?
Un troisième défi, tout aussi ambitieux, sera lancé par Le Chasse-Marée à l'automne 96, avec, je l'espère, le soutien de ses fidèles partenaires.
Après la reconstitution de la flottille, après la mise en valeur de son environnement, reste maintenant à créer les conditions de la pérennité de cette action, en assurant la transmission de l'héritage aux générations futures. Ce nouveau défi verra la mise en oeuvre de nouveaux modes de transmission des savoir-faire nautiques, sous forme ludique et compétitive; il contribuera à former les futurs cadres du patrimoine maritime et fluvial, et notamment les équipages à venir de notre flottille traditionnelle.
Tout cela se concrétisera en l'an 2000 par un grand rassemblement final d'un type tout à fait nouveau, très différent de ce que vous avez vu à Brest 96, et qui privilégiera sens marin, savoir-faire et culture maritime vécue.
Alors, je vous le promets, on ne s'ennuiera pas non plus sur l'eau, d'ici la fin de ce millénaire. Et, n'en doutez pas, le témoin de la tradition vivante des gens de mer et de rivière sera passé à nos enfants et petits-enfants, pour de nombreuses années à venir...
Bernard CADORET
Rédacteur en Chef du Chasse-Marée
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