En direct du 19e Festival de Cinéma de Douarnenez
Les trois réalisateurs bretons primés: Hubert Budort pour "Mémoire de Bretagne, la mer", Brigitte Chevet, "Pop'art aux champs" et, prix de la ville de Douarnenez, le Brestois Olivier Bourbeillon pour "Chasing Marc Behm". (Photo: J. Paugam)
Le festival de Douarnenez a fait le plein
Militant comme jamais, le festival de Douarnenez ne refait pas son chemin à l'envers. Il a connu cette année une nouvelle évolution dans bien des domaines. Dimanche soir, la grande fête de clôture annonçait déjà un bien joli vingtième anniversaire...
Dominé par l'affaire des sans papiers il a réalisé14 500 entrées
Deux manifestations de rue, d'ardentes déclarations, le festival de Douarnenez n'a rien perdu de sa fougue militante des origines. L'oreille collée à France-info, des gradins secoués d'applaudissements, on aura soutenu les sans papiers quand le comité "Droit d'asile" soulevait la question basque et que "Ras l'Front" tenait un stand. Samedi est même né ici un nouveau mouvement, celui des "Femmes de Bretagne" dont la création officielle devrait être célébrée le 14 septembre prochain à Ploemeur. Bref, cette 19e édition aura été très "politique" au sens noble du terme. Avec ce bouillonnement d'idées qui, sur le feu des rencontres et dans la lumière des films, vous fait un peu plus instruit des autres et un peu plus tolérant.
Il évolue avec son temps
S'il n'a jamais renié ses aspirations premières malgré un passage à vide dans les années 80, le festival n'en continue pas moins d'évoluer avec son temps. Cette année, la place du Bicentaire était accessible du village planétaire qu'est le réseau Internet. Encore en Afrique mardi, un invité a sursauté quand la radio d'un petit café de brousse a diffusé un reportage sur le festival. C'est que chaque jour, Radio-France international envoyait du son à ses 30 millions d'auditeurs potentiels dans le monde. Heureuse initiative aussi que ce village des associations où, au sortir d'un film, d'un débat, le festivalier pouvait trouver le prolongement souhaité et les exposants nouer entre eux des contacts.
La diaspora armoricaine
Alors que l'on traite ici des minorités nationales, des migrances, de la culture bretonne, la présence pour la première fois de représentants de la diaspora armoricaine est aussi une première à saluer. Penser à son absence est même devenu incongru si l'on pense que les Bretons émigrés sont deux millions contre trois au pays. Douarnenez leur offre le point d'ancrage rêvé quand le conseil culturel breton vient ici tirer chaque année son bilan et que l'audiovisuel goûte au dernier jus de sa production.
Un tiers de jeunes
10 000 tickets de cinéma ont été vendus cette semaine. Le tiers à des moins de 25 ans. Encourageant. Des films y auront retrouvé une seconde jeunesse. C'est le cas de "Gens des Baraques", de Robert Bozzi, qui, grâce au festival, sera distribué en Suisse. Le cas de "My beautiful Laundrette", de "Bhaji on the beach" qui, boudé des diffuseurs mais primé des festivals, vous a fait des salles combles et comblées.
La cassette des court-métrages
Association de promotion du cinéma breton, "Daoulagad breiz", en a profité aussi pour lancer sa toute première cassette, destinée à défendre la production bretonne auprès des décideurs. Non commercialisée, elle encha"ne les courts-métrages des Pascal Stervinou, Christian Le Jalé, Marie Hélia. Une Marie Hélia qui, en compagnie d'Olivier Bourbeillon, encore lauréat cette année, achève un pavé très attendu l'an prochain sur l'histoire du mouvement breton. Quel sera le thème de la 20e édition? Les organisateurs vous jurent n'en avoir pas encore décidé. Mais on jettera forcément un regard sur les pays, les figures qui ont marqué les 19 premières.
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