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mardi
18 juillet
Pierre-Jakès Hélias
à l'honneur au Théâtre de Cornouaille
Du théâtre en langue bretonne : voilà qui est peu commun dans la
programmation habituelle du Théâtre de Cornouaille. Mais à l'occasion
du festival, tout est permis, même un retour aux sources. Les spectateurs
bretonnants ont donc pu suivre hier soir une adaptation par la compagnie
Ar Vro Bagan du drame de Pierre-Jakès Hélias, "Mevel ar Gosker" (Le
Grand Valet), écrit en 1954 pour les émissions en breton de Radio-Kimerc'h,
mais joué seulement une fois en 1960 à Glomel. Cependant, une traduction
en Français, effectuée par l'auteur lui-même, a été diffusée par la
radio nationale et jouée sur scène à Rennes par la Comédie de l'Ouest
en 1958, puis au Centre dramatique national en 1960.
Un lieu, deux moments et sept personnages pour cent hectares de terre
au soleil… Voilà de quoi allécher la plupart des amateurs. L'adaptation
demeure centrée sur les deux mondes et les deux cultures qui se confrontent
dans la pièce. D'un côté, la ferme et la terre auxquelles s'accrochent
Yann Conan, God et le Grand Valet. De l'autre, la ville, la légèreté,
l'insouciance, les loisirs du dimanche… D'où l'opposition scénique entre
le monde clos de la ferme de Yann Conan et la place du village où un
cirque s'est installé ce dimanche où l'on danse et l'on s'amuse.
Le train qui apporte au matin cette légèreté dans la pesanteur du monde
rural, emportera le drame et la rupture d'un monde bien stable, bien
réglé jusqu'alors. C'est la fin d'une civilisation traditionnelle, le
début d'un autre monde.
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