«Que ce soit ici ou ailleurs, nous, on est toujours en forme. Ils nous feraient le défi au cœur du Massif
Central, ça ne nous empêcherait pas de rigoler» confiait dimanche un des marins de l’équipage de Loguivy
en savourant son demi au café des Abysses à Lesconil où va sa dérouler une bonne partie de la fête. Un peu
plus tard un Loctudyste commentait : «la voile c’est le moyen le plus humide, le plus inconfortable, le
plus onéreux et le plus lent pour aller d’un point dont tout le monde se fout à un autre point dont on se
fout tout autant! Et pourtant ils sont venus, ils sont tous là les marins pêcheurs de France de Baltimore
et de Jersey!
C’est peut-être par cet esprit, représenté entre autres par Alain Menguy et ses «Loguivyens», que le défi
a pu tenir. La compétition n’en reste qu’un volet: les copains ont des vagues à l’âme et c’est l’âme qui
gonfle les voiles!
Une volonté de dix ans
«Dix ans pour n’importe quelle manifestation sportive, c’est un gage de réussite. Mais pour le défi il
s’agit d’un petit miracle. Depuis dix ans le monde de la pêche a été secoué. Or le défi des ports de pêche
a survécu et il n’a jamais été interrompu. Cette épreuve sportive est aussi un outil de promotion pour les
produits de la mer.» expliquent d’ailleurs conjointement Jean-Pierre Devorsine, directeur du Défi et Alain
Menguy qui au fil des années ont su faire de cette compétition une histoire d’hommes… avant tout.
Les Logivyens ont leur CD
Pour cette édition 1997, Alain Menguy ne sera toutefois pas avec le bateau Loguivy de la Mer. Voilà deux
ans qu’il a arrêté le métier de marin-pêcheur pour tenir le café «Chez Gaud» qui appartient à sa famille
depuis 1876 et qui fait partie des monuments quasiment historiques de Loguivy-de-la-Mer. «C’est petit,
c’est sympa, il n’y a que des copains et ils sont tous marins-pêcheurs, mais… en prenant ce bar je suis
devenu plaisancier» sourit Alain «et comme le règlement ne permet d’embarquer qu’un seul plaisancier par
bateau, je n’allais pas faire partir celui qui a sa place sur le bateau de Loguivy. Cette fois je serai
skipper sur le «Défi breton» qui regroupe des marins de Saint-Malo, de Locquivy, de Brest et du pays
bigouden.»
Ce qui ne l’empêche pas, par affinités, de vibrer pour l’équipage de son port. «On a même sorti un CD où
l’équipage chante «Loguivy de la Mer» de François Budet et «la course au Chili» d’Hervé Guillemer. On est
accompagnés par les «Souillés de Fond de Cale» Alain Menguy donne donc le ton. Pour le rythme, la mer s’en
charge… et le vent aussi. En mer bigoudène, ça va bouger, ces jours-ci.